GR70 2020 – J1 – Puy en Velay / Monastier sur Gazeille

Samedi 25 Juillet, il est 13h00. Je suis arrivé au Puy en Velay. Il fait déjà très chaud

Une chaleur a déshydrater une pastèque sous un parasol. Je cherche un café ou un bar ou je pourrais prendre un coca bien frais mais aussi pour faire le plein d’eau avant le départ. Mais il n’y a pas grand-chose d’ouvert ici. (je suis pourtant dans le quartier de la gare). Je m’avance un peu vers le centre-ville… bon, OK : Trouvé.

Rain Man… mais sans la pluie

La gare du Puy en Velay

La ville du Puy en Velay, ce n’est pas le départ officiel du chemin de Stevenson, mais bien celui du GR 70. Chemin de Stevenson et GR 70 sont en effet confondus. Robert Louis Stevenson a démarré son voyage depuis Monastier-sur-Gazeille et l’a terminé a Saint-Jean-du-Gard à l’automne 1878. Le GR 70 quand à lui commence au Puy-en-Velay (officiellement, au même endroit, depuis la cathédrale du Puy-en-Velay, ou les pèlerins de Compostelle viennent recevoir leur bénédiction avant de parcourir les 750 kilomètres jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port) et continue jusqu’à la ville d’Alès. Mais je pinaille, je pinaille….

Me voilà donc de retour sur le GR70/Chemin de Stevenson. De retour… car l’année dernière, je l’avais déjà parcouru, avec mon fils Arthur. Si j’ai voulu le refaire cette année, c’est que précédemment, je n’avais pas fait le chemin en totalité. J’ai en effet zappé la partie depuis le Bleymard jusque Saint-Julien-d’Arpaon, une petite commune juste après Florac. Juste un tout petit caillou dans la chaussure… dont il faut se débarrasser.

Je démarre seul… pour trois jours. En effet, j’ai donné rendez-vous à Arthur à la gare de Langogne (sur le tracé du GR70). Arthur refait aussi le parcours cette année, mais aussi avec trois membres de sa tribu. Gaëtan, Marceau et Tom seront également du voyage. Je connais un peu Marceau et Tom. Ils aiment la randonnée. Ce ne sera pas une première pour eux. Je connais un peu moins Gaëtan. Pour lui, l’outdoor, ce sera une découverte. Nous avons ouvert un groupe Whats app pour préparer notre voyage.

Tous les quatre n’ont pas assez de jours de vacances pour faire la totalité du GR (presque 300 km sur 11 a 12 jours). 3 jours seul donc, mais j’adore cela. Me voilà parti.

Le Tracé du GR 70 : Haute Loire – Lozère – Ardèche – Gard

Depuis la gare, je consulte le tracé sur mon « malinphone » et je trouve de suite le début du GR. Ce n’est pas souvent le cas ! A peine marché 300 à 400 mètres que la route monte, monte, monte. C’est raide ou alors ma semaine de travail m’a déjà ramolli physiquement ?

City limit of Puy-En-Velay, début du GR. Cela n’a pas l’air… mais ca grimpe. Cela n’a pas l’air… mais il fait chaud.

Un dernier coup d’œil en arrière, vers Le Puy-En-Velay, le temps d’une photo. Je suis à présent complètement sorti de la ville. Prochaine étape, la ville de Coubon. Le chemin est très agréable, souvent à couvert sous les arbres. Pour l’instant, bien qu’assez forte, la chaleur est supportable. Tout va bien.

Adieu Puy-En-Velay. Et comme on dit : Jamais 2 sans 3.
Il n’y a pas une demie heure. j’étais tout en bas
Le GR 70 : C’est simple, il faut suivre les signes. Quand on ne les voit plus, il est temps de se remettre en question.
Théorie du complot… C’est un faux décor derrière toi. En fait tu es en studio à la maison.
Indice : Il n’y a pas une goutte de sueur alors que tu nous dis qu’il fait trop chaud.
La parole à la défense : « Mais, regardez comme je souffre. Et puis zoomer sur l’image, il y a bien quelques gouttes ! »
La parole au Ministère Public : « Avec Photoshop on fait des miracles aujourd’hui. »
Je n’en fout … j’avance : En transit vers Coubon – Département de la Haute Loire.

Le trajet du Puy à Coubon n’était pas très difficile. Déjà j’arrive en vue de Coubon. Il est 14h00 quand j’entre dans sa périphérie. Je continue mon chemin en vérifiant bien les sigles identifiant que l’on est bien sur un GR, sigles posés un peu partout, sur les arbres, sur les rochers, sur les supports de clôtures, sur les supports de panneaux de signalisation ou d’information (en ville). Je continue donc d’avancer et commence déjà à sortir de Coubon. Bizarre, mais bon, pas plus que cela.

Il ne me semble pas être passé par ici, l’année dernière. Bon, peut être un nouvel aménagement, une petite modification du tracé d’origine. J’avance encore. Pourtant le chemin a pris une autre direction mais semble à présent franchement tourner sur la gauche. C’est bon signe … je suis confiant et les deux bandes blanche et rouge du GR sont toujours visibles et me rassurent.

J’avance comme cela pendant une bonne demi-heure. Je commence à douter sérieusement. Une consultation du tracé sur l’application du mobile me confirme que je suis a présent assez loin du GR 70. Je ne sais pas où je suis, mais certainement pas au bon endroit. Un autochtone rencontré à proximité, au demeurant très sympathique, me confirme que je ne suis pas sur le bon GR. Et que je ne suis pas le premier a me tromper comme cela. Il y a de nombreux GR qui se croisent au niveau de Coubon. Demi-tour… droite comme dirait la grande muette (Oxymore 😉 ).

Sur le retour de ce détour… j’ai la confirmation de mon erreur. J’aperçois effectivement le sigle du GR et sur ce sigle est noté le nom du GR … et bien entendu ce n’est pas « GR70 » et bien entendu, je ne l’ai pas vu et bien entendu si on l’avais écrit en plus grand… je ne l’aurais pas vu non plus. Pas besoin de prendre un âne pour faire le chemin de Stevenson … je me suffit a à moi-même.

Coubon: Et au milieu coule une rivière…

Le temps d’un petit coca bien frais en terrasse d’un café… et me voilà reparti par mont et par vaux. Encore un coca me direz-vous ! Attention c’est plein de sucre. Plein de sucre… Oui et « je m’en fous » Parce que le sucre dans même pas une demie heure … y en a plus. Brûlé, désintégré, dézingué… Quand je suis en rando.. je peux manger ce que je veux… je maigris quand même.  Tra-la-la-la-lère : VIVE LA RANDONNEE.

La suite va être un peu moins drôle. Oui : le retour de la loi de Murphy (Voir GTA 2020).

Le trajet sur le GR70, du Puy en Velay au Monastier sur Gazeille (ou je compte m’arrêter et planter la tente ce soir) c’est environ 20 km. Faire 20 km en randonnée pour moi … cela ne me pose pas de problème. C’est même une petite journée. Faire 20 km quand on démarre aux alentours de 13h30, c’est déjà un peu plus compliqué. Bon, je n’avais pas le choix … je suis assujetti et tributaire des horaires de transport de la « seuneucefeu » 20 km à faire dans l’après-midi et que le chemin n’est pas trop plat, c’est un cran au-dessus de plus compliqué (Le Velay ce n’est pas les Alpes… mais il y a tout de même de quoi se faire plaisir en ce qui concerne les montées, longues… voir très longues). Quand en plus le thermomètre flirte avec les 32/33° (sous abri) c’est une toute autre partition que j’ai joué cet après-midi la. Bon, je ne me plains pas … j’explique.

En quittant Coubon, je croise 3 autres randonneurs. 3 Jeunes Padawan/Jedï/Randonneurs je pense (En fait je n’en sais rien)… Nous nous saluons et nous continuons tous notre route, juste le temps d’échanger sur nos randonnées respectives. Ils font aussi le chemin de Stevenson et comptent dormir à Monastier ce soir. Ils viennent de faire le plein de nourriture à l’épicerie de Coubon et semblent assez chargés. Je ne sais plus trop ce qu’ils avaient mais il me semblait qu’ils portaient leurs achats dans 2 gros sacs – en plus de leur sacs à dos respectifs – (des cabas style supermarché) et que ces 2 sacs/cabas, non seulement étaient lourds, mais surtout encombrants. Ils s’arrêtaient régulièrement pour repositionner et équilibrer leurs chargements. Passé devant eux, je presse un peu le pas, certain qu’ils me dépasseraient rapidement et me mettraient « la misère » dans la prochaine montée.

Et bien je ne l’ai ai jamais revus sur le chemin. Je n’ai pas de doute qu’ils soient allés jusqu’au bout de ce GR, mais chargés comme ils étaient, je ne peux m’empêcher après coup de repenser a l’expérience qu’ont vécu Stella et Camille sur ce GR avec leur sacs à dos hyper lourds (25 kg pour Camille). J’en parlerais et je détaillerais un peu plus loin.

Tout le reste du chemin n’a été qu’une épreuve. Grosse montées, grosse fatigue (pas beaucoup dormi pendant mon trajet en bus), soleil de plomb, asphalte de la route fondu en plus d’une odeur très désagréable et limite suffocante, manque d’eau (Là c’est de ma faute, j’ai mal géré la flotte. J’ai eu l’occasion de faire le plein d’eau fraîche à la sortie de l’Herm, mais non… « Bourriquet » est trop têtu, persuadé que ça va aller, pas le temps de s’arrêter).

La route de la mort qui tue…

Mais je suis arrivé enfin sur au Monastier vers les 19h, réellement, complètement et totalement déshydraté. J’y serais arrivé avant 18h00 si je ne m’étais pas planté dans le suivi du GR. Bon… direction le camping de l’Estela. Je m’y étais arrêté l’année dernière avec Arthur. Je connais le chemin.

Monastier-Sur-Gazeille. Etape obligatoire et point de départ de Robert Louis Stevenson vers St-Jean-du-Gard

Au camping de l’Estela, je demande un emplacement pour la tente, mais avant cela, je bois a la suite, un Perrier et un Coca. Mon emplacement attribué, je vais m’installer. Et c’est là, que la phase 2 de la loi de Murphy entre en scène.

Je monte la tente. Au moment où je déplie et veux assembler les arceaux (C’est ce qui porte la toile intérieure et soutien la toile extérieure de la tente) je m’aperçois qu’il manque une toute petite pièce en alu. Et cette toute petite pièce qui manque fait que ce n’est pas possible de tenir la tente. C’est l’arceau central que je ne peux pas utiliser. Je sais que je suis fatigué… et très fatigué même.

J’essaie de réfléchir… Je ne vois pas comment est-il possible d’avoir perdu cette pièce. Elle est intégrée et fait partie de l’arceau. Elle en est solidaire grâce à un gros fil élastique qui traverse cette pièce et chaque segment de l’arceau (je n’ai pas fait de photos, mais les utilisateurs de tente MSR comprendront). Moi, un mois après… je n’ai toujours pas compris. Pourtant j’ai dormi depuis.

Je suis repassé à l’accueil du camping, et les gérants, ont répondus favorablement et assez rapidement à ma demande d’outils, malgré les nombreuses sollicitations des clients du moment : Il était 20h00, c’est un camping qui fait aussi table d’hôtes et nous étions fin juillet et ils ne sont que deux pour tout gérer. Donc pas évidents pour eux. Chapeaux bas… S’il y a de vrais professionnels dans le métier, et bien ils en font partie. Et en plus, avec le sourire (un vrai coup de cœur pour le camping L’Estala).

La solution (temporaire) que j’ai trouvé c’est de couper en deux un de mes sardines de tente et de l’insérer dans le tube (en carbone) de l’arceau pour réaliser une jonction. La chance que j’ai eu, c’est que la section du piquet de tente modifié était pile poil correspondante au diamètre du tube. La malchance que j’ai eu et que je comprendrais demain matin, c’est que le carbone… c’est fragile et que j’ai fait pire que mieux (au moins j’ai bien dormi).

Le camping l’Estela – Etape 1 : Monastier-sur-Gazeille
Et maintenant… une bonne nuit de sommeil.

Douché, réhydraté (J’ai pris une soupe instantanée en guise de repas. Le manque d’eau dans l’après-midi certainement. Mais qu’est-ce que cela m’a fait du bien),. La tente (pas vraiment réparée mais problème solutionné pour ce soir, un coin sympa pour dormir.

Suite et fin de la loi de Murphy demain. Mais en attendant… bonne nuit.

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