GR 53 – J3 – Oberbronn / La Petite Pierre

Hier soir, je suis parti dormir vers 21h. Je n’ai pas mis trop de temp a m’endormir. Il faut dire aussi que l’endroit était très calme pour ma première nuit sous la tente, Pour aérer mon abri, j’avais réglé assez haut mes bâtons de marche (qui me servent de structure pour la toile de tente). Comme la nuit a été assez venteuse, l’air circulait plus facilement par dessous la toile et je n’ai pas eu de problème de condensation. Au matin, la face intérieure été restée sèche. Bien au chaud dans mon sac de couchage, je suis resté bien protégé.

Bien dormi, levé assez tôt, j’avais acheté la veille de quoi prendre un bon petit déjeuner sans attendre l’ouverture de la boulangerie. Matériel vite rangé aidé aussi par la toile qui n’était pas humide (Il est pourtant tombé quelques goutes en fin de nuit), j’ai commencé ma journée de marche juste avant 7h45. Et bien… je m’améliore !

Sortie du village d’Oberbronn avec un accompagnateur. Il m’a bien suivi 3 ou 4 minutes.
Très sympa, mais il a pas voulu me dire son nom !
Beaucoup trop au Nord… Je suis arrivé en Picardie !

Toute la matinée était une marche en foret… Rien de passionnant au niveau paysage : Des arbres, des arbres et encore des arbres.. Mais tout de même quelques personnes, croisées sur les chemins, avec qui j’ai pu échanger quelques mots. Je n’ai pas voulu trop m’attarder.. Le but est de ne pas arriver trop tard pour avoir le temps de trouver un emplacement pour la tente. Et pour prendre un peu de repos aussi. L’étape du jour, 25 Km, ce n’est pas que c’est difficile pour moi… mais sur du plat et sans sac a dos, je peut réaliser cela entre 4h et 4h30. Ici, c’est complètement différent. Je me suis aussi mangé déjà 80 km de marche depuis mon départ de Lille.

Dans la matinée … 3 appels : Mon fils Arthur (qui voulait préciser ma date et heure de retour), Jean Paul (Voir GTA 2020) qui est actuellement sur un GR entre l’Ardèche et le Gard. Bizarrement, lui a de la pluie et il est un peu démoralisé. Oui, c’est pas marrant la pluie en rando surtout pour démarrer la journée et ranger la tente toute trempée. Un appel aussi de Pascal (PP73, le Savoyard, avec qui je devrait faire le PCT prochainement)

Tout ceci m’amène tranquillement au village de Lichtenberg. Il est alors 12h30, je n’ai pratiquement plus d’eau et je n’en ai pas trouvé depuis un moment. Au centre du village, tout est fermé. 3 restaurants/bars fermés dont un a vendre. Il y en a un ouvert (droite de la photo) C’est inscrit « COMPLET » sur une affiche sur la porte. Mais moi je veux juste boire. Un « perrier » fera bien l’affaire et a l’occasion le plein d’eau de mes 2 bouteilles vides…

Je me dis que pour une simple boisson, cela devrait aller. Je reste 5 min puis je repart… Et bien je me suis fait simplement « jeter »

Je veux bien que c’était le « Coup de feu » a cette heure la… mais je pouvais attendre un peu le temps d’être servi. La responsable a passé plus de temps à m’expliquer que ce n’était pas possible, que le temps de me servir. Vu l’énervement et la mauvaise foi de la personne, j’ai préféré m’éclipser. La connerie.. je la supporte de moins en moins.

Si vous passez par la et que vous me comprenez .. boycotter. Sinon, entrer. Perso, je m’en fout bien de cet établissement.

Un Restaurant fermé et un autre « pas sympa » Pas de chance cette fois ci.

Je sors du bâtiment, et m’installe en face, sous un abri de bus. Je termine l’eau qu’il me reste, je mange un peu. Je questionne quelques « locaux » sur un éventuel point d’eau. Il y en a un quelques centaines de mètres plus haut, au début du village. Mais sur place, je constate qu’il est hors service.

Lichtenberg cela ne sera pas un bon souvenir. Pas spécialement énervé, mais tout de même… Je reprends la route pour le village suivant : Wimmenau a environ une heure de marche.

Arrivé sur Wimmenau, je recherche un éventuel point d’eau. Il est dimanche après midi, les quelques commerces du village sont tous fermés. Bon, il y a des jours comme cela. Je décide de continuer mon chemin, quand un peu avant la sortie j’aperçois une source d’eau, matérialisée par une pompe a bras.

Rien a faire, j’ai beau actionner le mécanisme, l’eau n’arrive pas. Je décide de repartir quand soudain j’entends une petite voix m’interpeler. « La pompe ne fonctionne plus ! Vous voulez de l’eau ? » C’est Simone, qui m’avait aperçue depuis sa fenêtre.

Alors la grosse surprise. Immédiatement, j’acquiesce. « Oui, je veux bien, c’est très sympa de votre part »

Son mari arrive immédiatement avec 2 bouteille d’eau minérale… Simone ajoute : « Vous voulez un café ? »

Hyper surpris, j’ai quelques instants d’hésitations.

Demande a un aveugle si il veut voir clair 🙂 ! « OK, je veux bien, oui, merci beaucoup »

Elle ajoute aussitôt :  » Vous voulez aussi du gâteau ? » Et bien la je suis estomaqué ! Je suis invité chez Simone et Claude dans leur maison pour prendre le café et manger un gâteau. 2 parfaits inconnu qui invite un autre parfait inconnu chez eux. Je vis a ce moment la (en France) ce que les randonneurs expérimentent sur le PCT… Un trail magic. (voir jargon du PCT) Totalement inattendu !

Le hasard fait bien les choses. J’ai rencontré Simone et Claude. Mes deux « Trails Angels » du GR53.
Pour votre information, Simone n’aime pas être prise en photo. Je lui ai simplement demandé, elle a dit OUI

Cela m’a fait réellement plaisir mais je me demande si pour eux ce n’était pas encore plus fort. J’ai passé plus de deux heures en compagnie de Simone et de Claude. Il m’ont présentés toute la famille (par photos..) tout expliqué de leur vie, leur quotidien, leurs petits soucis (gros..) de santé. Il m’ont même fait visiter leur maison. La passion de Claude c’est le jardinage. son métier c’était le BTP, le bitumage des routes particulièrement. Simone était « Nounou ».

Et on dit que les Alsaciens sont des gens froids et distants… ben la preuve que non !

Plus de deux heures en compagnie de Simone et de Claude, je n’étais pas en avance. J’avais encore une bonne heure de marche et il était déjà 16h30. Je parle de mon prochain bivouac a Simone et Claude. Arrêt prévu dans le village d’Erckartwiller. Simone me dit que le village d’Erckartwiller est très petit et qu’il n’y a pas de commerce sur place. Il faut plutôt prolonger jusqu’au village suivant : La petite Pierre. Bon, il faut vraiment que je me presse. Mais Claude et Simone insistent pour me ramener en voiture sur le secteur. Je quitte Simone en la remerciant encore et encore. Et je fais la route en compagnie de Claude qui me dépose au centre du village de La petite Pierre.

Le coin est très sympa, effectivement de nombreux commerces et de nombreux bars ou restaurants. Je n’ai que l’embarras du choix. D’abord.. l’emplacement pour la tente pour cette nuit. En moins de 10 min, je trouve un emplacement un peu avant la sortie de la ville. Un abri abrité du vent et a l’abri des regards … C’est assez discret pour ne pas être dérangé. De toute façon, demain matin je me lève très tôt. J’ai un train a Saverne pour rentrer sur Lille en fin d’après midi… pas question que je le loupe.

Pour manger ce soir, mon choix (pas facile) s’est porté sur le Coq Blanc. Apres le « Bœuf Noir » de la veille, je voulais changer de couleur mais resté dans le même thème (Encore un signe ?). C’était juste excellent. Il était juste difficile de faire un choix tant les plats proposés sur la carte me paraissait tous délicieux !

Je reste persuadé que dans la vie tout est lié, tout est relié. Si j’avais été accepté dans le restaurant pour boire un coup et refaire le plein d’eau, jamais je ne me serais arrêté a cette pompe. Jamais je n’aurais rencontré Simone et Claude. J’aurais dormi dans un endroit sans de réelles possibilités de ravitaillement. Je n’aurais pas mangé dans ce petit restaurant.. ou tout était très bon!

Jeté d’un coté pour être mieux accepté de l’autre. La vie est pleine de surprises ! Alors prends toi en main… c’est ton destin 😉

Le destin… il demande juste a être un peu forcé. Changer d’endroit… c’est changer de chance.

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